ASH, aide-soignante, infirmière, infirmière coordinatrice… Jessica Morel a déjà une riche carrière au sein de la Résidence Maisonnée Le Cap Blanc à Aurillac dans le Cantal (15). Une évolution pas à pas, venue répondre aux aspirations de la jeune femme, désormais mobilisée autour de deux missions : transmettre et fédérer.
Quels sont vos premiers souvenirs au sein d’Emera ?
Ça fait peut-être un peu poétique, mais pour être tout à fait sincère, je me rappelle très bien mon premier jour dans l’établissement. Le côté sensoriel était très riche. Je me rappelle l’odeur du café dans les couloirs. Je me souviens aussi de la sérénité que dégageait la femme que j’allais remplacer, qui partait en vacances. Elle était très enjouée, heureuse d’interagir avec les résidents. On voyait qu’elle aimait son travail. Il y avait une dynamique très saine.
Et puis, sur mes premières nuits, j’accompagnais une aide-soignante et j’ai été marquée par sa gestuelle. Il y avait quelque chose de très esthétique dans ses gestes. C’était une chorégraphie du soin.
Que faisiez-vous à cette époque-là et comment êtes-vous arrivée chez Emera ?
Quand j’ai intégré l’EHPAD en 2013, je sortais de quelques mois de fac de droit. J’avais fait un Bac économique et comme ça marchait au lycée, on m’avait dit « tu peux aller en psycho ou en droit ». Je me suis retrouvée seule, à 18 ans, dans mon appartement à Clermont-Ferrand, sans l’autonomie et la rigueur de travail qu’on demande à l’université. Résultat, j’ai vite lâché et je suis rentrée à la maison où mes parents m’ont demandé de trouver un travail. C’est ainsi que j’ai rencontré la gouvernante de l’EHPAD qui, à ce moment-là, avait des besoins de personnels pour des remplacements. Elle m’a présenté l’établissement et la nature de ses fonctions. Elle était vraiment passionnée par son travail et je me suis sentie très bien accueillie. Tout a commencé ainsi…
Quelle a été la suite de votre parcours ?
Je faisais des remplacements comme Agent de Service Hôtelier (ASH), sur les secteurs protégés, en nuit… C’étaient des remplacements assez fréquents sur des durées plus ou moins longues. À chaque fois que l’on m’appelait, j’étais contente de venir, je me rendais très disponible et les remplacements sont devenus de plus en plus fréquents.
À cette époque, je n’avais pas véritablement de contact avec les infirmiers, c’était assez flou pour moi. Mais comme je n’avais pas envie de prétendre à un CDI sur un poste en hôtellerie et que j’avais envie d’évoluer, je me suis tournée vers l’école d’infirmière. C’était une suite logique. J’ai donc intégré l’école d’infirmière en 2014.
Pendant mes études, je suis restée à l’EHPAD où je faisais des remplacements d’aide-soignant. Lors de ma troisième et dernière année de formation, j’avais souhaité que mon stage obligatoire soit réalisé ici.
C’est là que j’ai vraiment développé une réflexion sur le métier de soignant spécifique au domaine de l’EHPAD. J’ai aussi discuté avec ma hiérarchie de la perspective que je vienne travailler avec eux. Ensuite, c’est un heureux concours de circonstances ! Quand j’ai été diplômée, une infirmière souhaitait quitter ses fonctions et on m’a proposé le poste. Finalement, j’ai commencé mon CDI au poste d’infirmière en décembre 2017.
Quel regard portez-vous sur cette évolution ?
Cette évolution, ce n’était pas du tout mon projet au début. Je me suis fait plaisir, sans qu’il soit question de challenge. J’avais des envies, j’estimais qu’elles étaient abordables, alors je tentais !
Quand j’étais ASH, je n’avais pas le projet précis d’évoluer au sein de la même entreprise. Je me sentais très intégrée au sein des équipes soignantes, et c’est pour ça que je revenais. Si je regarde ces dix dernières années, je vois que cela s’est fait par étapes : ASH, aide-soignante, infirmière, IDEC (Infirmière de coordination). Mais je ne l’avais pas forcément envisagé au départ !
Vous êtes en effet désormais IDEC. Comment avez-vous endossé cette responsabilité ?
Depuis 2017, j’avais connu plusieurs IDEC. Et à la suite du départ de la dernière, ma direction m’a proposé de candidater pour le poste. Il faut dire qu’il y a un gain de temps et d’énergie à prendre une IDEC qui connaît déjà les résidents, la plupart des familles et l’identité de l’établissement. C’était aussi une sacrée preuve de confiance !
Dans le même temps, j’avais des retours de collègues et de résidents qui suggéraient que je me positionne sur ce poste. C’était important pour moi, car je n’aurais pas osé de moi-même. Je ne m’en sentais pas forcément capable au départ.
Ensuite, il a fallu trouver l’infirmière qui me remplacerait. J’ai pu l’accueillir moi-même et la former. Et puis, avant la prise de poste réelle, j’avais des missions transverses qui m’ont permis de commencer à me familiariser avec la nature du poste. C’était une préparation en douceur avant d’intégrer mes fonctions le 1ᵉʳ juin 2022.
À présent, quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
Très humblement, je pense que la prochaine étape est de prendre le poste en main ! Je ne pense pas qu’on puisse affirmer qu’on a en main ce genre de poste au bout de six mois. Je suis toujours en apprentissage.
Puis l’étape suivante serait de fédérer des équipes fixes, car le gros enjeu actuel, c’est le recrutement. C’est un challenge, puisque c’est de l’humain. Mais c’est ce qui me plaît aussi beaucoup dans cette fonction, la dimension humaine. En tant qu’IDEC, j’ai envie de réinventer cette dimension humaine et de promouvoir les valeurs du groupe. Cet aspect fédérateur est très intéressant pour faire de l’accueil et de l’accompagnement de qualité pour les résidents, mais aussi pour fidéliser le personnel.
Donc pas de regret d’avoir quitté la fac de droit ?
Pas du tout ! Je n’aime pas parler de vocation, mais je pense qu’on est soignant ou on ne l’est pas. Et moi, je ne savais pas que j’étais soignante ! Je l’ai découvert ici. Sans regrets, vraiment, car je ne me verrais pas faire autre chose que du soin ou une activité touchant au soin.
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