Génératrices de bien-être et de mieux être, les socio-esthéticiennes, dont on parle peu mais dont la présence est fortement appréciée au sein des Ehpad et résidences seniors, sont de véritables bienfaitrices auprès de nos résidents. Elles accompagnent les séniors selon leurs besoins et en fonction des difficultés de chacun, que celles-ci soient physiques ou psychologiques. La socio-esthétique vise donc à prodiguer des soins aux aînés, afin de les détendre, les mettre en confiance et ainsi les aider à lâcher prise le temps d’une séance. Alicia Delignon, socio-esthéticienne au sein de l’Ehpad Sophie et à la résidence seniors Anne à Grasse (06), nous fait part de son expérience auprès des aînés dont elle s’occupe
Pouvez-vous nous présenter votre métier de socio-esthéticienne ?
Alicia Delignon : J’exerce le métier de socio-esthéticienne depuis quelques années déjà au sein des Ehpad. Jusque-là peu connue, cette profession ne cesse de se développer depuis plus de 40 ans et connaît un regain d’intérêt ces dernières années. Loin d’effectuer uniquement des soins esthétiques « basiques », je propose un accompagnement complémentaire, tant sur le plan physique que psychologique – de la manucure aux massages du corps, en passant par du maquillage ou de l’épilation.
Pouvez-vous nous présenter votre métier de socio-esthéticienne ?
Alicia Delignon : J’exerce le métier de socio-esthéticienne depuis quelques années déjà au sein des Ehpad. Jusque-là peu connue, cette profession ne cesse de se développer depuis plus de 40 ans et connaît un regain d’intérêt ces dernières années. Loin d’effectuer uniquement des soins esthétiques « basiques », je propose un accompagnement complémentaire, tant sur le plan physique que psychologique – de la manucure aux massages du corps, en passant par du maquillage ou de l’épilation.
Quelle est la différence entre l’esthétique et la socio-esthétique ?
A.D. : La pluridisciplinarité et l’adaptabilité marquent la différence. En effet, je travaille en collaboration avec les autres professionnels de la résidence pour les projets de vie du résident. Ce métier nécessite de s’adapter à la personne, à la prise en compte de ses pathologies (troubles cognitifs, arthrose, diabète…). J’adapte ainsi mes prestations à chaque résident, dans le cadre d’un projet personnalisé. Ces soins ont non seulement vocation à procurer du bien-être et de la détente, mais surtout à permettre à chaque personne de préserver son identité et son intégrité physique en prenant soin d’elle.
Selon vous, quelles sont les particularités de votre métier auprès des personnes âgées ?
A.D. : Il est primordial de faire preuve d’empathie et de bienveillance envers la personne dont on s’occupe. Elle doit se sentir à l’aise et en confiance pour que le soin dont elle va bénéficier lui procure un maximum de bienfaits.
Leur fragilité due à leur âge avancé ne doit pas être un frein. C’est à moi de m’adapter à la personne, qu’elle soit en fauteuil roulant ou alitée. Quelle que soit la situation, mes soins sont basés sur une écoute non médicalisée. L’échange se veut convivial et léger. Le résident peut s’exprimer en toute confiance !
Quels sont les soins que vous pratiquez le plus souvent ? Comment sont-ils mis en place au cours de la journée ?
A.D. : Je pratique le plus souvent des soins visage et beauté des mains. Je peux aussi faire une séance de maquillage, des soins du visage, un modelage ou beauté des pieds. Je les oriente également avec subtilité sur une prestation spécifique quand cela est nécessaire. Je travaille par ailleurs en collaboration avec une coiffeuse ce qui est un plus pour les résidents. L’objectif est véritablement qu’ils se sentent mieux dans leur peau.
Je dois faire preuve de flexibilité, je n’ai pas de moment précis dédié dans la journée car je m’adapte à leur rythme et à leur état de santé. Je pratique mes soins du mardi au vendredi en journée complète et en demi-journée. Comme je suis présente dans les locaux, si l’opportunité se présente d’effectuer un soin au moment où la personne se sent bien, je le fais !
Quels bienfaits percevez-vous ensuite sur les résidents ?
A.D. : Ces séances socio-esthétiques leur apportent beaucoup de bien-être. Ils se sentent plus détendus, avec une meilleure estime d’eux-mêmes sur le plan physique et psychologique. Ces soins leur permettent de préserver leur image et leur intégrité. Cela se ressent aussi au niveau collectif. Ils sont plus ouverts aux autres, plus dans l’échange.
Quelles différences constatez-vous entre les résidents en Ehpad et les résidents plus autonomes en résidence seniors ?
A.D. : L’accompagnement en lui-même est différent. Les résidents en Ehpad demandent beaucoup d’attention, de vigilance et d’adaptabilité en raison de leur pathologie ou handicap, contrairement aux résidents seniors qui ont encore, pour la majorité d’entre eux, toute leur autonomie. Les familles des résidents plus dépendants sont également très demandeuses que leurs proches bénéficient de ce type de prestations.
Pour certains, c’est une véritable découverte car durant leur jeunesse, cela était peu développé. Ils n’attachaient pas autant d’importance à l’apparence et ne prenaient pas le temps de se détendre. Leur faire découvrir les bienfaits d’un massage relaxant ou d’une manucure prend une dimension sensorielle et émotionnelle qui me touche beaucoup. Je ressens les bienfaits que je leur procure. C’est très satisfaisant !
De quelle façon faites-vous le lien avec les autres professionnels de l’Ehpad ou de la résidence ?
A.D. : J’échange beaucoup avec les autres collaborateurs de la résidence, que ce soit avec la psychologue, la responsable de la vie sociale ou bien les soignants. Quand cela est possible, nous organisons des réunions ou à minima nous échangeons lorsque nous nous croisons. C’est très important car cela me permet de savoir si un résident est en forme ou a besoin d’être apaisé, s’il faut reporter le soin ou si au contraire, c’est le meilleur moment pour le pratiquer.
Ce métier semble se développer de plus en plus, comment l’expliquer selon vous ? Êtes-vous davantage sollicitée ?
A.D : La société prend conscience de l’importance du bien-être et de la bienveillance envers nos aînés. Prendre soin de l’autre est essentiel non seulement pour le moral, mais aussi pour pallier les maux que l’on peut cumuler en vieillissant.
Il est indispensable que ce métier se développe davantage pour soutenir, réconforter, détendre, faire plaisir à l’ensemble des personnes fragilisées. Qu’elles soient en Ehpad ou ailleurs dans tout autre établissement social ou médical.
Selon la FNSE[1] (Fédération Nationale de Socio-Esthétique), trois objectifs majeurs composent la mission de la socio-esthéticienne :
- Accompagner le bénéficiaire par l’écoute et le toucher.
- Reconstituer l’image de soi avec des soins, pour qu’il retrouve sa dignité et sa confiance.
- Maintenir un lien social pour les amener à se resocialiser.
[1] https://fnsefrance.fr/devenir-socio-estheticien/
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