La majorité du temps, familles et personnes âgées envisagent un hébergement en maison de retraite quand plus aucune autre solution n’est possible et pour un accueil définitif. Pourtant, des séjours temporaires sont aussi proposés par les Ehpad du groupe Emera, comme à la résidence Maisonnée Saint-François de Blois. Une option appréciée des proches aidants ayant besoin de répit, et des résidents en recherche de sécurité et de soins spécifiques. Témoignage et explications.
En décembre 2020, Yvette, 77 ans, a malheureusement perdu brutalement son époux. Un évènement qui l’a atteinte au point d’être hospitalisée en janvier 2021. « Au moment de sa sortie, mi-janvier, elle n’était prête ni psychologiquement ni physiquement à retourner seule chez elle, confie sa fille, Cécile. Je l’ai donc naturellement accueillie chez moi. Cela a duré un mois et demi, mais un jour elle a fait un malaise et cela m’a beaucoup troublée. Sa situation médicale dépassait largement mes compétences. Il fallait donc trouver une solution qui soit aussi sécurisante pour maman que pour moi ».
Une amie a alors conseillé à Cécile la Maisonnée Saint-François de Blois. La fille d’Yvette a donc contacté le groupe Emera. « Nous avons été rapidement reçues et découvert qu’en plus de l’Ehpad, il y avait à côté une résidence seniors gérée par le même groupe. Un environnement qui nous a plus », témoigne encore Cécile. Il restait de la place pour des séjours temporaires à l’Ehpad. Yvette et Cécile ont donc opté pour ce choix. Et la première a fait son entrée comme résidente en mars 2021 pour une durée d’environ un mois et demi.
L’établissement dispose en effet de 7 places d’accueil temporaire et propose des courts séjours allant de 3 semaines à 3 mois, avec un tarif à la journée oscillant entre 110 et 120 euros par jour en fonction de la chambre choisie et du degré de dépendance de la personne accueillie.
Des séjours temporaires pour des bénéfices à long terme
« La situation d’Yvette exigeait qu’elle se repose, se sente entourée et rassurée. Et cela répondait aussi à un besoin de répit de son aidant, sa fille. C’est l’une des raisons qui peut mener à faire un séjour temporaire dans notre établissement. D’autres fois, des personnes viennent après une chute jusqu’à ce qu’elles puissent retrouver leur mobilité et retourner chez elles, explique Solène Gaillot, directrice de la Maisonnée Saint-François. Et nous accueillons aussi temporairement des individus souffrant de troubles Alzheimer ou apparentés, quand les aidants ont besoin de répit ».
Quoiqu’il en soit le recours au séjour temporaire en Ehpad mérite d’être connu car les bénéfices sont nombreux. « Pour l’aidant, dans la majorité des cas, cela lui donne du temps pour se reposer mais aussi, quand ils n’ont plus à assurer les soins, de retrouver une relation plus « normale » avec son parent », poursuit Solène Gaillot. Et pour le résident, cela rassure, et permet, « aux personnes atteintes de troubles de type Alzheimer de mettre un pied dans l’établissement et de commencer à découvrir la vie en en Ehpad. Ce qui facilitera plus tard l’entrée définitive ».
Yvette et sa fille ne regrettent pas du tout leur choix. « C’est vrai qu’à 77 ans, on imagine peu aujourd’hui aller dans un Ehpad. Mais maman a très vite pris ses repères. Elle a pu voir trois fois la psychologue, et a pu échanger avec les résidents et équipes, lors du déjeuner notamment. Elle a aussi participé aux activités et a donc retrouvé une vie sociale et de la sérénité, tout comme moi », raconte Cécile.
Suivi et activités adaptées
Les journées à la résidence de la Maisonnée Saint-François sont en effet bien rythmées et diversifiées, pour convenir à tous les résidents accueillis, temporaires ou de long terme, très âgés ou non, autonomes ou très dépendants, mobiles ou en fauteuil roulant .
Si aucune activité n’est obligatoire, l’équipe de l’Ehpad prend soin de proposer un calendrier très complet pour stimuler au maximum les personnes et favoriser les relations humaines.
« Au niveau des liens sociaux, le moment qui fonctionne le mieux est celui du repas. En général les résidents mangent au restaurant et peuvent profiter d’être quatre par table pour discuter et apprendre à se connaître, décrit Solène Gaillot. Et notre animatrice fait le tour des tables tous les midis pour présenter les activités de l’après-midi, lesquelles figurent aussi dans le journal de la résidence ».
Ainsi, toutes les semaines, des séances de gymnastique douce et de judo adapté, pour prévenir les chutes et améliorer l’équilibre, sont organisées. Une association vient tous les vendredis pour débattre de l’actualité avec les résidents. Un intervenant extérieur organise aussi chaque mois une chorale. Et pour les résidents ayant malheureusement perdu beaucoup de leurs capacités cognitives ou physiques, l’établissement prévoit de la sophrologie, des séances de massage ou de la socio-esthétique. « De plus, nous proposons à tous de la médiation animale une fois par mois. En mai 2021, nous commencerons l’équithérapie. C’est une manière idéale à nos yeux de diversifier et multiplier ce qui a trait à la thérapie non médicamenteuse », ajoute Solène Gaillot.
Si cette offre d’activités adaptée et riche est la même pour les résidents permanents et les résidents temporaires, une différence existe en termes d’observation et de conseils médicaux. Sur une courte période, l’équipe médicale va ainsi veiller à observer de très près encore un résident afin de pouvoir, à l’issue du séjour, transmettre conseils et astuces aux proches pour permettre un retour à domicile plus aisé et toujours plus sécurisant.
« Ce mois et demi de séjour en Ehpad a permis à maman de faire une transition et de retrouver l’envie de faire seule, en autonomie, assure Cécile, la fille d’Yvette. Et comme elle ne souhaitait pas retourner à son domicile, la disponibilité d’appartements dans la résidence séniors attenante lui a offert une solution parfaite ». D’autant que des passerelles ont été mises en place entre les deux établissements. « Je vais pouvoir continuer à manger le midi au restaurant de l’Ehpad et assister aux activités de mon choix. C’est vraiment rassurant de se dire que je vais retrouver les mêmes gens », se réjouit Yvette.
Le court séjour peut donc être une réelle solution pour les proches aidants comme pour les personnes âgées afin d’apporter plus de sérénité dans leur quotidien. Il peut aussi être un très bon moyen de découvrir l’univers de l’Ehpad pour, plus tard, s’y installer avec moins d’appréhension.
A savoir : Des aides départementales existent pour prendre en charge une partie des séjours temporaires en Ehpad, notamment dans le cadre du soutien au répit des aidants. Par ailleurs, une partie des frais est déductible des impôts. Enfin, certains contrats d’assurance ou de mutuelle garantissent une prise en charge partielle ou totale des frais engagés.
Du court séjour à l'hébergement permanent
Partager sur les réseaux sociaux
Recevoir la newsletter Emera